Hypertrophie musculaire : comment prendre du muscle ? (Partie 1)

Infos et conseils | 12 Minute(s) à lire | Publié 29 sept. 2019 18:04:00

Si vous avez choisi de pratiquer la musculation, votre objectif est très certainement de développer votre masse musculaire et d’augmenter votre niveau de force physique. De ce fait, vous avez certainement entendu parler d’hypertrophie musculaire.

Cependant, alors que prendre du muscle est à la portée de tous et devrait être simple, il peut être difficile de faire le tri parmi les nombreuses méthodes ou programmes d’entraînement censés stimuler l’hypertrophie musculaire.

En effet, savez-vous vraiment comment votre méthode d’entraînement devrait vous permettre de développer votre masse musculaire et votre force ? N’avez-vous jamais changé de programme pour un autre soi-disant plus efficace sans vraiment comprendre pourquoi ?

Cela est d’autant plus vrai que certains de ces programmes peuvent sembler assez compliqués à comprendre et à s’approprier sans un minimum de connaissances préalables ou sont tout simplement inadaptés à la pratique naturelle de la musculation.

Afin de vous aider à y voir clair, nous allons faire le point de manière simple et synthétique sur comment fonctionne l’hypertrophie musculaire et comment la provoquer pour prendre du muscle.

Ce guide sur l’hypertrophie musculaire est divisé en deux parties.

Préambule : Les bases à connaître sur les muscles

Avant de comprendre comment vous entraîner pour prendre de la masse musculaire et développer votre force, il est important que vous connaissiez quelques bases sur ce que sont les muscles et leur fonctionnement.

 

1. Les différents types de muscles

Tout d’abord, sans rentrer dans les détails, il existe 3 types de muscles :

  • Les muscles lisses ou muscles involontaires : ils sont présents dans les parois des organes tels que l’estomac, les intestins ou les bronches et sont contrôlés par votre système nerveux autonome, c’est-à-dire inconsciemment.
  • Le muscle strié cardiaque, muscle autonome ou myocarde : il s’agit d’un muscle se trouvant uniquement dans le cœur et également contrôlé par le système nerveux autonome. Ce muscle est responsable des contractions rythmées et autonomes du cœur permettant la circulation du sang au sein de votre organisme (battements du cœur).
  • Les muscles striés squelettiques ou volontaires : Il s’agit du type de muscle qui nous intéresse dans le cadre de la musculation. En effet, il s’agit de l’ensemble des muscles qui, en se contractant volontairement, vous permettent de tenir debout (maintien de la posture) et de bouger votre corps (locomotion). Ils sont contrôlés par le système nerveux central, c’est-à-dire plus ou moins consciemment.

Cela peut sembler anodin mais l’une des difficultés de la musculation réside dans votre capacité à ne pas simplement bouger vos bras et vos jambes par exemple, mais réussir à contracter volontairement (c’est-à-dire consciemment) les différents muscles composant vos bras et vos jambes afin de les stimuler et de les développer. En effet, cela aura de l’importance pour réaliser vos exercices de musculation correctement et efficacement. Il nous faut donc nous attarder un peu sur la structure et le fonctionnement de ces muscles squelettiques.

 

2. Les muscles striés squelettiques

Les muscles striés squelettiques sont attachés aux os via les tendons et permettent différents types de mouvements en fonction de leur localisation. Ces mouvements sont possibles du fait que chaque muscle ou groupe de muscles possède un antagoniste qui réalise en même temps son exact opposé. Par exemple : si vos biceps se contractent, leurs antagonistes, les triceps, se relâchent et inversement.

Ces mouvements antagonistes sont :

  • Pronation et supination : comme l’avant-bras qui, positionné le long du corps, fait pivoter la paume de la main vers l’arrière et vers l’avant.
  • Flexion et extension : comme les biceps et les triceps qui vont soit vous permettre de rapprocher vos mains de vos épaules soit les en éloigner.
  • Adduction et abduction : comme les épaules qui éloignent ou rapprochent vos bras de l’axe médian de votre corps quand vous êtes de face.

Enfin, au-delà de l’esthétique, l’intérêt et l’une des bases en musculation est de veiller à développer chaque muscle ainsi que son antagoniste afin de limiter des déséquilibres pouvant provoquer d’éventuelles blessures. Cela explique en partie la nécessité de connaître les muscles de votre corps afin de les développer efficacement et intelligemment.

Voici donc une vue antérieure et postérieure des muscles squelettiques superficiels du corps humain :

Maintenant que vous avez quelques bases sur les muscles et leur fonctionnalité, il faut nous pencher sur leur structure avant d’aborder la manière d’agir sur eux pour les faire grossir.

 

3. La composition des muscles

Les muscles striés squelettiques sont composés de nombreuses cellules musculaires appelées fibres musculaires ou myocytes. Celles-ci sont regroupées en faisceaux qui, en rétrécissant, raccourcissent les muscles et permettent alors leur contraction. A l’inverse, ces mêmes fibres, en s’étirant, allongent les muscles et permettent ainsi leur relâchement (décontraction). Pour faire simple, les fibres sont donc les cellules responsables de la contraction musculaire.

Dans chaque muscle, vous retrouverez 2 grands types de fibres musculaires :

  • Les fibres de type I « lentes » : Celles-ci ont une faible vitesse et intensité de contraction. Cependant, elles sont capables de rester contractées longtemps du fait notamment de leur capacité à utiliser beaucoup d’oxygène pour leur fournir de l’énergie (activité aérobie). De ce fait, elles sont privilégiées pour les efforts d’endurance (longs et de faible intensité) et sont particulièrement sollicitées par les muscles posturaux.
  • Les fibres de type IIa et IIb « rapides » : Celles-ci ont une grande vitesse et force de contraction. Elles constituent ainsi la majorité de votre force physique et ont un fort potentiel de développement. Cependant, elles se fatiguent rapidement notamment du fait de leur activité anaérobie (peu ou pas d’oxygène). Elles sont donc privilégiées pour les efforts courts et intenses.

Cette répartition entre fibres lentes et rapides est différente pour chaque muscle (plus ou moins 50%) et pour chacun d’entre nous. Cependant, celles-ci pourront être plus ou moins sollicitées en fonction du type d’entraînement ou de la discipline sportive que vous réaliserez (plutôt force ou endurance, par exemple).

A noter que la musculation permet de travailler les deux types de fibres pour un développement optimal de vos muscles.

 

4. La composition des fibres musculaires

Chaque fibre musculaire est composée de nombreuses myofibrilles. Il s’agit des noyaux de la cellule musculaire. Sans rentrer dans les détails, ces myofibrilles sont elles-mêmes constituées d’un agencement de filaments de protéines, les sarcomères, qui sont responsables de la contraction des fibres et donc des muscles.

A noter que l’on doit aux sarcomères l’aspect « strié » des muscles squelettiques ou du muscle cardiaque.

Dans les fibres, vous trouvez également le sarcoplasme, le cytoplasme de la cellule musculaire. Il s’agit d’un fluide non contractile composé en majorité d’eau qui entoure les myofibrilles. Celui-ci contient différents éléments essentiels à son alimentation en énergie comme des mitochondries, du glycogène ou encore de la phosphocréatine.

Voici une illustration simple récapitulant la composition des muscles et des fibres musculaires :

Maintenant que vous savez comment sont faits vos muscles, nous pouvons attaquer le vif du sujet en commençant par une définition de l’hypertrophie musculaire !

A noter que je n’ai pas détaillé ici les 3 différentes filières énergétiques du corps humains car cela mérite d’être abordé dans un article à part entière.

L’hypertrophie musculaire : Définition, idée reçue et fonctionnement

L’hypertrophie est l’augmentation du volume d’un organe ou d’un tissu du fait de l’augmentation du volume et/ou du nombre des cellules qui le compose.

De ce fait, l’hypertrophie musculaire est l’augmentation du volume d’un muscle provoqué par l’augmentation du volume des cellules musculaires qui le composent, c’est-à-dire des fibres musculaires.

L’hypertrophie des fibres musculaires se caractériserait ainsi par 2 types d’hypertrophie :

  • L’hypertrophie myofibrillaire : le développement des fibres musculaires via l’augmentation du volume et du nombre de myofibrilles. Pour rappel, il s’agit des éléments contenant les sarcomères responsables de la contraction musculaire et donc de la force musculaire.
  • L’hypertrophie sarcoplasmique : le développement des fibres musculaires via l’augmentation du volume du sarcoplasme. Pour rappel, il s’agit du fluide non contractile présent autour des myofibrilles et qui contient des réserves d’énergie.

Cependant, en réalité, la musculation vous permet de créer de la masse musculaire sans dissociation de ces 2 types d’hypertrophie. En effet, le volume du noyau d’une cellule augmente proportionnellement à celui de son cytoplasme.

Or, je dois faire un petit aparté. En effet, de nombreuses personnes pensent encore à tort qu’il est possible de provoquer ces 2 types d’hypertrophie indépendamment l’une de l’autre et de cette croyance tenace, perdure encore une opposition entre un possible développement de :

  • « La masse musculaire » : le vrai muscle dense, fort et utile, attribué notamment aux sports de force comme le powerlifting et qui serait uniquement le résultat d’une hypertrophie myofibrillaire.
  • Et « Le volume musculaire » : le muscle simplement gros mais vide et sans force, attribué notamment au bodybuilder et qui serait essentiellement le résultat d’une hypertrophie sarcoplasmique (« la gonflette »).

Cette croyance expliquerait pourquoi des powerlifters de 70 kilos poussent plus lourd que des bodybuilders de 110 kilos. Or, cette idée reçue n’est pour beaucoup que le résultat d’une mauvaise interprétation de la différence d’entraînement entre ces deux disciplines sportives.

En effet, pour faire très simple :

  • L’entraînement en powerlifting ou force athlétique : en plus d’utiliser des charges très lourdes, il se focalise sur la maîtrise de certains exercices polyarticulaires spécifiques tels que le squat, le développé couché ou le soulevé de terre dans un seul but qui est la performance, sans forcément chercher à développer harmonieusement toute la musculature. Or, indépendamment de la masse musculaire et de la forte sollicitation des fibres de type II, l’adaptation nerveuse et l’amélioration de la coordination intramusculaire découlant de la répétition des mêmes exercices impacte fortement le niveau de force.
  • L’entraînement en bodybuilding ou culturisme : il a pour objectif l’harmonisation du physique par le développement de l’ensemble de la masse musculaire, sans forcément chercher la performance. Le bodybuilder va donc s’entraîner un peu moins lourd mais multiplier les types d’exercices (polyarticulaires et monoarticulaires) avec des séries plus longues (de 6 à 15 répétitions) tout en les exécutant de manière à cibler et développer chaque muscle ou groupe musculaire plus ou moins indépendamment. A noter que ce type d’entraînement sollicite plus de fibres, en stimulant les fibres de type I et II, et favorise ainsi le gain de volume musculaire.

Par conséquent, si nous prenons l’exemple des squats :

  • Le powerlifter va exécuter des séries courtes de 1 à 3 répétitions, en forçant de manière coordonnée avec tous les muscles possibles, sans se soucier de focaliser plus de tension sur ses fessiers ou ses quadriceps, tant que cela lui permet de pousser toujours plus lourd.
  • Le bodybuilder va, lui, exécuter des séries plus longues de 6 à 15 répétitions, en s’assurant de forcer au maximum avec ses fessiers ou ses quadriceps en fonction du groupe musculaire qu’il voudra spécifiquement stimuler et donc développer. Cela nécessitera alors forcément d’adapter le mouvement et le poids des charges utilisées.

Cette idée reçue occulte aussi totalement le fait que chaque individu est différent et sera plus ou moins fort naturellement en fonction de sa génétique, c’est-à-dire sa morpho-anatomie (insertions et longueurs musculaires, proportion de fibres de type I et II, structure osseuse, etc.), son profil hormonal ou encore sa capacité de récupération.

De plus, il est intéressant d’insister sur le fait qu’une augmentation durable du volume et du nombre de myofibrilles (noyaux) provoque forcément une expansion du sarcoplasme (cytoplasme) qui les entoure.

Enfin, même s’il est effectivement possible d’augmenter davantage le volume du sarcoplasme, cela résultera uniquement d’une augmentation temporaire et limitée des réserves de glycogène, d’eau, de phosphocréatine et autres pour la fourniture d’énergie.

Par conséquent, retenez de cette parenthèse que : non, « la gonflette » n’existe pas ! Il n’est pas possible de provoquer seulement un type d’hypertrophie et donc d’avoir des gros muscles dénués de force !

Pour conclure cette première partie du guide sur l’hypertrophie musculaire, vous devez retenir que :

  1. Il existe 3 types de muscles : les muscles lisses, le muscle strié cardiaque et les muscles striés squelettiques.
  2. Les muscles striés squelettiques vous permettent de tenir debout et de bouger votre corps.
  3. Les mouvements sont possibles car chaque muscle possède un antagoniste qui réalise en même temps son exact opposé.
  4. Il faut donc veiller à entraîner chaque muscle et son antagoniste pour limiter des déséquilibres et d’éventuelles blessures.
  5. Les muscles striés squelettiques sont composés de cellules musculaires appelées fibres musculaires ou myocytes (type I et type II).
  6. Chaque fibre musculaire est composée de nombreuses myofibrilles responsables de la contraction musculaire et d’un sarcoplasme contenant ces réserves d’énergie.
  7. L’hypertrophie musculaire est l’augmentation du volume d’un muscle provoqué par l’augmentation du volume des fibres musculaires qui le composent.
  8. La « gonflette » n’existe pas car il n’est pas possible d’avoir des gros muscles dénués de force !

C'est déjà fini ?! Pas de panique ! Maintenant que vous êtes au clair sur ce qu’est l’hypertrophie musculaire, nous pouvons enfin aborder ensemble les bonnes manières de provoquer cette hypertrophie et comment bien s’entraîner pour prendre du muscle naturellement sur la durée !

Pour découvrir la seconde partie, cliquez dès maintenant sur ce lien : « Hypertrophie musculaire : comment prendre du muscle ? (Partie 2) »

Je compte sur vous, n’oubliez jamais pourquoi vous avez décidé de changer et que la seule personne à surpasser est celle que vous étiez hier !

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Commentaires


  • Merci, enfin des explications claires. Je suis justement en recherche de puissance. Les programmes sont dur à créer et à comprendre. La charge de travail aussi est compliqué. Mais ces explications sur le fonctionnement des muscles et l'importance de travailler un muscle et son opposé sont parfaites.

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